L'américain Richard Linklater ressuscite l'esprit de la Nouvelle Vague française avec « Nouvelle Vague », un film étincelant qui reconstitue le tournage légendaire d'« À bout de souffle ». Le cinéaste de 65 ans, connu pour « Boyhood » et « Before Sunrise », s'amuse à recréer les vingt jours de tournage du film révolutionnaire de Jean-Luc Godard à la fin de l'été 1959.
Guillaume Marbeck incarne un Godard de 28 ans, insaisissable derrière ses lunettes fumées, complexé de n'avoir encore aucun long métrage à son actif alors que Truffaut triomphe avec « Les Quatre Cents Coups ». Zoey Deutch interprète Jean Seberg dans cette reconstitution pleine de malice d'un créateur impatient et inquiet de « louper la vague ».
Un tournage révolutionnaire
Linklater dépeint un metteur en scène génial mais imprévisible, en guerre totale contre les conventions cinématographiques. Godard refuse que Jean Seberg se maquille, privilégie « des notes plutôt qu'un scénario » et décrète : « Je veux commencer chaque journée sans savoir ce que je vais filmer ». Quand l'inspiration manque, il arręte le tournage et part jouer au flipper.
Comme le rapporte Sud Ouest, le réalisateur a découvert la Nouvelle Vague française à 21 ans alors qu'il travaillait sur une plateforme pétrolière, une révélation qui a fondamentalement façonné son approche cinématographique. Cette passion personnelle transparaît dans chaque plan de son hommage.
Le film restitue l'atmosphère joyeuse d'une communauté qui croit follement au cinéma. Critiques des Cahiers du cinéma, comédiens, producteurs gravitent autour de ce fascinant dandy, avec l'indispensable Raoul Coutard comme chef opérateur. L'irrévérence règne parmi ces « garnements » qui se moquent des « vieilles croûtes qu'on voit à Cannes ».
Un projet de longue haleine
D'après Le Nouvel Obs, le projet a nécessité dix ans de développement, Linklater cherchant d'abord une production américaine avant que la société française ARP ne reprenne le projet. Cette persévérance témoigne de l'importance que le cinéaste accordait à ce tribut personnel à la Nouvelle Vague.
Linklater emprunte à la forme d'« À bout de souffle » avec le noir et blanc, le format carré et le jazz. Mais notre regard a évolué : ce qui paraissait radical et décoiffant à l'époque semble aujourd'hui élégant et classique. Le film, présenté au Festival de Cannes en mai 2024 selon Sud Ouest, a suscité des rires dans la salle lors des moqueries sur les « vieilles croûtes » du festival.
« Nouvelle Vague » sort en salles le mercredi 8 octobre, offrant un hommage gracieux à Godard et, au fond, à la jeunesse et son insolence salutaire. Une durée d'1h46 pour redécouvrir l'esprit révolutionnaire d'une époque qui a transformé le septième art.
Sources utilisées : "Sud Ouest", "Le Nouvel Obs" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.