Un documentaire controversé sur les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 divise profondément le festival de Toronto et Hollywood. "The Road Between Us: The Ultimate Rescue" retrace comment le général israélien à la retraite Noam Tibon a sauvé sa famille lors de ces attaques qui ont fait 1 219 morts en Israël, principalement des civils.
Le film, produit au Canada, utilise des images de caméras corporelles du Hamas lors des attaques. Il sera finalement projeté mercredi au plus grand festival de cinéma d'Amérique du Nord, après avoir été initialement retiré du programme.
Retrait puis réintégration polémique
Les organisateurs avaient évoqué le manque de "clarté juridique" autour des images Hamas pour retirer le film le mois dernier. Cette décision a déclenché de multiples accusations de censure de la part de l'industrie cinématographique.
Plus de 1 000 personnalités du divertissement, dont Amy Schumer et Debra Messing, avaient signé une pétition accusant le festival de réduire les voix juives au silence. Face à cette pression, le festival a finalement réintégré le documentaire.
Le réalisateur Barry Avrich a balayé ce prétendu problème juridique lors d'une table ronde. "Pour autant que je sache, le Hamas ne dispose pas d'un organe de gestion des droits d'auteur", a-t-il ironisé.
Hollywood divisé sur Gaza
Les organisateurs ont déclaré avoir trouvé "une solution pour satisfaire les importantes préoccupations en matière de sécurité, de légalité et de programmation". Ils se sont excusés pour "la douleur et la frustration" provoquées par leur réponse initiale.
Le sujet reste explosif à Hollywood selon la vétéran du divertissement Sharon Waxman. Dans une tribune du New York Times, elle estime que la guerre à Gaza déclenchée par Israël après le 7-Octobre "oppose Hollywood à lui-męme".
Pour une industrie à la fois progressiste et influencée par un puissant lobby pro-israélien, la question "reste un sujet explosif, avec des convictions profondes et exacerbées" de part et d'autre. Lundi, plus de 1 500 acteurs et professionnels du cinéma, dont Olivia Colman et Mark Ruffalo, se sont engagés à ne pas travailler avec des organisations cinématographiques israéliennes, qu'ils accusent d'ętre "impliquées dans un génocide" à Gaza.
Un thriller familial controversé
La guerre déclenchée par Israël sur le territoire palestinien a tué près de 65 000 personnes à Gaza selon le ministère de la Santé dirigé par le gouvernement du Hamas, chiffres considérés comme fiables par l'ONU. Dans ce contexte tendu, le documentaire raconte comment le général Tibon a "voyagé de Tel Aviv au kibboutz Nahal Oz pour tenter de sauver son fils", journaliste de renom.
Le film s'appuie sur des interviews inédites, des images de caméras de sécurité du kibboutz et des caméras portées par des combattants du Hamas. Il a été monté selon les codes des "thrillers", son auteur comparant męme le soldat au héros du film d'action "Taken" avec Liam Neeson.
"On le regarde comme un homme qui finalement, ce jour-là, a montré du leadership", estime Barry Avrich. Mais "ce n'est pas vraiment un film politique. Il est enveloppé dans le drapeau d'une famille, pas d'un pays", assure-t-il.
Sécurité renforcée prévue
Avant la première mercredi et d'éventuelles manifestations, le réalisateur veut faire appel à sa propre équipe de sécurité pour compléter celle du festival. La police de Toronto confirme une "forte présence" sur les lieux du festival sans donner plus de précisions.
Barry Avrich a salué la "réaction de la communauté cinématographique de Hollywood" face à cette controverse.
Sources utilisées : "AFP" Note : Cet article a été édité avec l'aide de l'Intelligence Artificielle.